Une toile a été retirée d’une vente aux enchères, à New York, après qu’il a été démontré qu’elle avait été volée, il y a 35 ans, à Toronto. Une vue de Pausilippe, Naples, de l’artiste tchèque Antonietta Brandeis, devait être vendue, le 8 novembre 2017, par la maison Bonhams.
La toile, évaluée entre 6 000 et 8 000 $US, faisait partie d’une vente consacrée aux peintures européennes du XIXe siècle. Elle représente un petit port de Pausilippe, aujourd’hui un quartier de la ville de Naples, en Italie.
L’agent Caroline de Kloet, du Service de police de Toronto, a confirmé à Exculturæ avoir reçu un courriel, le 2 novembre 2017, de l’International Art and Antique Loss Register. La compagnie, qui administre une base de données répertoriant des oeuvres d’art perdues ou volées, lui a alors indiqué avoir retrouvé la toile dans le catalogue de vente de Bonhams, alors qu’elle était répertoriée comme volée par Interpol.
La police torontoise a dû faire appel à son service des archives puisqu’aucun enregistrement informatique n’existait à l’époque du vol. Une employée du service, Ada Perihana, a mis plus de quatorze heures avant de trouver le rapport de police faisant état du vol. Elle a en effet effectué une recherche manuelle sur microfiches parmi les milliers de rapports enregistrés durant l’année. Elle ne disposait comme seuls indices que du titre de l’oeuvre, du nom de l’artiste et de l’année de l’infraction.
Le rapport de police, consigné le 27 avril 1982, fait état d’une toile de «style méditerranéen», peinte entre 1935 et 1940, et signée par l’artiste «A. Brandeis». Il comporte une photo noir et blanc du tableau et précise que «la peinture représente une plage d’amarrage avec un petit bateau s’apprêtant à accoster et des habitations sur le flanc d’une colline» (notre traduction).
Une vue de Pausilippe avait été dérobée dans la galerie d’art Babbin, située sur la rue Queen Est, dans la capitale ontarienne. Le commerce n’existe plus, selon un reportage de CTV News, tout comme la compagnie d’assurance qui l’avait indemnisé, selon les explications du Service de police de Toronto. La recherche du propriétaire légitime de l’oeuvre pourrait donc s’avérer longue et compliquée.